Rapport GEM 2015 du Burkina Faso

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  • Year of publication: 2015
  • Category: National Reports
  • Language: French
  • Upload date: 2016-09-28

Il ressort de cette deuxième participation à l’enquête du GEM que le Burkina Faso enregistre une nette amélioration de ses scores en ce qui concerne les attitudes et les activités entrepreneuriales. En revanche, les aspirations, qui traduisent la qualité de l’activité entrepreneuriale, demeurent faibles. L’appréciation des experts par rapport à l’écosystème entrepreneurial reste également négative. ATTITUDES ENTREPRENEURIALES Les analyses portant sur les attitudes à l’égard de l’entrepreneuriat montrent qu’une écrasante majorité des Burkinabès (74%) considère l’entrepreneuriat comme un bon choix de carrière. Dans le même temps, 83% des personnes interrogées estiment que les entrepreneurs qui réussissent ont un statut élevé dans la société. En outre, 67% de la population pensent que les médias nationaux accordent une attention suffisante à l’entrepreneuriat. Cette valorisation sociale se traduit au niveau individuel par une volonté de se lancer dans la carrière entrepreneuriale. C’est ainsi que 78% des Burkinabè se sentent compétents pour entreprendre (contre 66% en 2014) et 46% d’entre eux ont l’intention de se lancer dans la création d’entreprise (contre 42% en 2014). Les fortes progressions constatées au niveau de chaque indicateur, par rapport à 2014, s’explique probablement par la chute du régime de Blaise Compaoré en Octobre 2014. L’ancien régime avait été accusé à tort ou à raison par une large frange de la population d’avoir verrouillé l’économie nationale au profit d’une poignée de personnes gravitant autour de la famille présidentielle. Les personnes interrogées semblent se dire que le jeu économique est désormais ouvert et qu’elles ont les atouts nécessaires pour réussir dans la carrière entrepreneuriale. ACTIVITÉS ENTREPRENEURIALES Le Taux global de l’Activité Entrepreneuriale émergente (TAE), qui prend en compte les entreprises naissantes et les nouvelles entreprises (jusqu’à 3,5 ans d’existence), est de 30% (contre 22% en 2014). Le taux de 2015 est nettement supérieur à la moyenne des économies semblables (Économies Tirées par les Facteurs, ETF), qui s’est élevé pour la même année à 21%.Les résultats montrent par ailleurs que les Burkinabè entreprennent beaucoup plus par opportunité que par nécessité. La tranche d’âge la plus dynamique est celle des 25-34 ans. Les femmes sont presque aussi entreprenantes que les hommes. ASPIRATIONS ENTREPRENEURIALES L’entrepreneuriat au Burkina Faso est toutefois marqué par une grosse lacune : il s’agit d’un entrepreneuriat où la quantité prime sur la qualité. En effet, l’innovation est très marginale et le potentiel de création d’emplois et d’internationalisation très faible. Seules 14% des entreprises nouvelles et celles en création projettent de créer au moins 6 nouveaux postes de travail dans un horizon de cinq ans (contre une moyenne ETF de 21%). 26% de ces entreprises mettent sur le marché des produits innovants (contre une moyenne ETF de 36%) et 5% d’entre elles estiment à minimum 25% leurs clients installés hors du Burkina Faso (contre une moyenne des ETF de 5,72%). ECOSYSTEME ENTREPRENEURIAL Les experts interrogés apprécient négativement l’ensemble des douze (12) conditions cadres relevant de l’écosystème entrepreneurial. Le dernier rang occupé par la « formation à l’entrepreneuriat au primaire et au secondaire » traduit le pessimisme des experts quant à la capacité du système éducatif du pays à préparer la jeunesse à la création d’entreprise. En outre, l’avant dernier rang de la « R&D/Transfert de technologies » va dans le sens du constat selon lequel le taux de 0,2% du PIB consacré à ce facteur est insuffisant. PERSPECTIVES EN TERMES DE POLITIQUES PUBLIQUES Au regard de la faible propension des entrepreneurs burkinabè à innover, les pouvoirs publics doivent stimuler la R&D et le transfert de technologies en y consacrant une plus grande part du PIB (au-delà des 0,2% actuel). La dernière place occupée par l’ « enseignement au primaire et au secondaire » dans le classement des avis des experts traduit le pessimisme de ces experts par rapport à la capacité de notre système éducatif à préparer la jeunesse à l’entrepreneuriat. Ce rang suggère qu’une réflexion profonde s’impose en ce qui concerne la diffusion de l’esprit d’entreprise dans les écoles.

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